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Channel: Le conflit israélo-palestinien – Centre Meir Amit d'Information sur les Renseignements
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Le terrorisme populaire: Etat des lieux

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Aperçu général
  • Le 26 septembre 2017, deux ans après le déclenchement de la vague de terrorisme populaire (début Octobre 2015), une fusillade a été menée dans la localité d’Har Adar, au Nord-Ouest de Jérusalem. Cette attaque terroriste a été menée dans le cadre du terrorisme populaire (la « résistance populaire » comme l’appellent les Palestiniens). La stratégie de terrorisme populaire a été adoptée il y a huit ans par l’Autorité Palestinienne et le Fatah lors de la sixième convention du Fatah. Cette stratégie, réaffirmée par la septième conférence du Fatah à Ramallah (29 novembre – 4 décembre 2016), reçoit l’aide politique, informationnelle et financière de l’Autorité Palestinienne et du Fatah.
  • Il y a eu des changements importants dans la portée du terrorisme populaire au cours des deux dernières années. Au cours de cette période, on peut distinguer deux étapes: dans la première étape (Octobre 2015 – Mars 2016), des dizaines d’attaques importantes ont été menées chaque mois en Judée-Samarie et en Israël. [1] Cette vague s’est évanouie après environ six mois. Dans la deuxième étape, le nombre d’attaques terroristes s’est stabilisé (entre 5 et 13 attaques significatives par mois). Au cours des deux dernières années, 342 attaques terroristes importantes ont été menées dans le cadre du terrorisme populaire.
  • Selon Mahmoud Abbas, la « résistance populaire » (le terrorisme populaire) est exercée par des moyens non-violents. Abbas a déclaré récemment qu’il s’opposait à toutes les formes de terrorisme et que la lutte palestinienne était politique. Le fait de présenter de cette manière la « résistance populaire » est incorrecte car de graves violences sont menées en pratique, qui ont fait de nombreuses victimes parmi les citoyens israéliens et parmi les forces de sécurité israéliennes. Dans les attaques commises au cours des deux dernières années dans le cadre du terrorisme populaire, 59 Israéliens ont été tués. Au total, au cours des huit dernières années, depuis que le Fatah et l’Autorité Palestinienne ont adopté la stratégie de « résistance populaire », 109 Israéliens, la plupart des civils, ont été tués.
  • Selon nous, l’Autorité Palestinienne et le Fatah continueront à encourager le terrorisme populaire tout en essayant de le maintenir à un niveau contrôlé (de leur avis), en réponse aux contraintes internes et comme un appui à la campagne internationale menée par l’AP contre Israël. D’un autre côté, le Hamas déploie un effort public pour intensifier le terrorisme populaire et en faire une intifada armée, à laquelle s’oppose l’Autorité Palestinienne. Nous ne pouvons pas déterminer si la tendance à la stabilisation de la portée du terrorisme se poursuivra au fil du temps ou si nous assistons à une accalmie temporaire, après quoi une nouvelle vague de terrorisme populaire éclatera.
  • Le terrorisme populaire (la « résistance populaire ») et l’incitation qui l’accompagne constituent un obstacle à la paix. Ils enflamment la haine pour Israël, créant l’illusion qu’il sera possible de forcer Israël à répondre aux « droits des Palestiniens » par la force et encouragent l’engagement palestinien aux exigences extrêmes (y compris le « droit au retour » des réfugiés palestiniens). Dans le même temps, le terrorisme populaire et l’incitation aggravent l’animosité du public israélien à l’égard des Palestiniens et créent une méfiance profonde et persistante à l’égard du leadership israélien. À l’avenir, le terrorisme populaire risque également de torpiller tout processus diplomatique entre Israël et les Palestiniens, comme cela s’est produit dans les années 1990 après les Accords d’Oslo. Par conséquent, nous croyons que la cessation de la violence et de l’incitation qui l’accompagne doivent être une condition préalable à la reprise des négociations israélo-palestiniennes.
Structure de l’étude
  • Ce document comprend les sections suivantes :
    • Qu’est-ce que le terrorisme populaire (« résistance populaire ») et quels sont ses objectifs?
    • Les changements qui ont eu lieu dans la portée du terrorisme populaire au cours des deux dernières années.
    • Le terrorisme populaire est-il non-violent comme le prétend Mahmoud Abbas ?
    • Est-il possible de définir un profil des auteurs des attaques terroristes populaires ?
    • Les caractéristiques du soutien de l’AP et du Fatah au terrorisme populaire.

Qu’est-ce que le terrorisme populaire (« résistance populaire ») et quels sont ses objectifs ?

  • Le terrorisme et la violence sous leur forme actuelle, ainsi que l’incitation qui l’accompagne, sont le résultat d’une décision politique stratégique adoptée il y a huit ans lors de la sixième Conférence du Fatah (Août 2009). [2]Cette conférence a été l’occasion d’adopter une stratégie de « résistance populaire » (terrorisme populaire), mise en œuvre sur le terrain par l’Autorité Palestinienne et le Fatah et réaffirmée lors de la septième Conférence du Fatah organisée à Ramallah du 29 novembre au 21 décembre 2016, afin d’établir et de renforcer la « résistance populaire[3].
  • Le terrorisme populaire n’est pas un mode d’action autonome. Il est intégré dans la lutte politique, de propagande et juridique menée par l’Autorité Palestinienne contre Israël sur la scène internationale. Du point de vue du Fatah et de l’Autorité Palestinienne, l’utilisation de la violence est un outil légitime permettant à l’AP de maintenir ses relations avec Israël à une tension constante, contrôlée et dominée, à une portée et une dose correspondant aux besoins de la campagne politique contre Israël, souvent perçue comme internationalement légitime.
  • Dans le même temps, la « résistance populaire » offre une alternative à la « résistance armée » du Hamas dans l’arène palestinienne interne, ce qui est acceptable pour la plupart des Palestiniens. Le Hamas tente de mettre en œuvre la « résistance armée » en Judée-Samarie (tout en maintenant le calme à la frontière entre la bande de Gaza et Israël). À cet égard, la coordination sécuritaire de l’Autorité Palestinienne avec Israël (qui depuis la crise du Mont du Temple à l’été 2017 a été perturbée, mais n’a pas cessé) sert les besoins de l’AP. La coordination sert à empêcher la perte de contrôle du terrorisme populaire et s’oppose aux tentatives du Hamas d’inciter une intifada armée en Judée-Samarie et de profaner le régime de l’AP.
  • La plupart des attaques terroristes majeures menées dans le cadre du terrorisme populaire ont été des attaques à l’arme blanche et des attaques à la voiture bélier. La voiture et le couteau sont perçus par le Fatah et l’Autorité Palestinienne comme des armes « blanches » dont l’utilisation est légitime dans le cadre de la « résistance populaire ». Ces attaques sont accompagnées de tirs de pierres et de cocktails Molotov quotidiens à potentiel létal (dans certains cas, des civils et des membres des forces de sécurité ont été tués).
  • En plus des attaques à l’arme blanche et à la voiture bélier, il y a aussi des « attaques militaires », principalement des fusillades. Ce genre de fusillades est moins commun que les attaques à l’arme blanche et à la voiture bélier, mais plus létal, comme l’a montré la fusillade dans la localité de Halamish, à l’Ouest de Ramallah (trois citoyens d’une famille ont été tués) et la fusillade d’Har Adar (trois membres des forces de sécurité ont été tués et un quatrième a été gravement blessé). Bien que les attaques soient menées avec des armes à feu et appartiennent au modèle de résistance armée que prêche le Hamas, l’Autorité Palestinienne et le Fatah ne s’en dissocient pas (voir ci-dessous).
Les changements de la portée du terrorisme populaire au cours des deux dernières années
  • Début Octobre 2015, il y a deux ans, une vague de terrorisme populaire sans précédent dans son ampleur et son niveau de fatalisme a débuté. Cette vague a été déclenchée par de violents affrontements survenus sur le Mont du Temple entre les Palestiniens et les forces de sécurité israéliennes pendant les fêtes de Septembre 2015, sur fond des affrontements sur le Mont du Temple, après la vague d’incitation mensongère selon laquelle la mosquée al-Aqsa était en danger. A cette période, Alexander Leivbovitz a été tué par des tirs de pierres au Sud de Jérusalem (13 septembre 2015).
  • La vague d’attaques a commencé dans la vieille ville de Jérusalem (attaques à l’arme blanche) et de là s’est répandue en Israël (Petah Tikva, Raanana, Kiryat Gat, Afula). Plus tard, les attaques se sont étendues à divers endroits en Judée-Samarie, notamment dans la région de Hébron. En plus des attaques importantes, des violences et des émeutes (tirs de pierres et de cocktails Molotov) ont eu lieu à une échelle variable.
  • Au cours des deux années qui ont suivi le déclenchement de la vague de terrorisme, 342 attaques importantes ont été menées. [4]Un examen de la répartition mensuelle de la portée de ces attaques indique clairement que deux sous-périodes ont été observées au cours des deux dernières années:
    •  La sous-période A – La vague de terrorisme populaire (Octobre 2015 – Mars 2016) : Dans cette période, qui a duré environ six mois, des dizaines d’attaques importantes ont été réalisées chaque mois. Le pic de cette vague a été en Octobre 2015, le premier mois (59 attaques). Depuis lors, la portée des attaques a diminué, jusqu’à la fin de la vague de terrorisme en Mars 2016 (21 attaques). Au total, il y a eu 203 attaques terroristes importantes, soit environ 60% de toutes les attaques terroristes populaires menées ces deux dernières années.
    • La sous-période B – Stabilisation du terrorisme populaire à un plus petit nombre d’attaques (Avril 2016 – début Octobre 2017) : Au cours de cette période, la vague de terrorisme a considérablement diminué. Le terrorisme populaire n’a pas disparu, mais s’est stabilisé (entre 5 et 13 attaques significatives chaque mois). Dans la deuxième sous-période, qui se poursuit encore, il y a eu 139 attaques significatives, soit environ 40% de toutes les attaques des deux dernières années.
Répartition mensuelles des principales attaques commises au cours des deux dernières années

Répartition mensuelles des principales attaques commises au cours des deux dernières années

Le terrorisme populaire est-il non-violent comme le prétend Mahmoud Abbas ?
  • Mahmoud Abbas, le Président de l’Autorité Palestinienne, a réaffirmé à plusieurs reprises que « la résistance populaire » s’effectue par des moyens non-violents. Par exemple, en Octobre 2015, à l’apogée de la vague de terrorisme populaire, Abbas a déclaré : « Nous n’utilisons pas la violence et la force, nous croyons en la paix et en la résistance populaire. C’est notre droit et notre devoir de continuer avec cela tant qu’il y a de la résistance… » 
  • Dans son discours à l’Assemblée générale de l’ONU à New York (2 septembre 2017), Mahmoud Abbas a souligné que les Palestiniens sont opposés au terrorisme sous toutes ses formes. Il a mis en garde Israël de ne pas essayer de lancer une « guerre de religion », en disant que « notre lutte est politique et diplomatique … « Nous faisons tous [des efforts] dans la lutte contre ces organisations terroristes. Les Palestiniens sont contre le terrorisme local, régional et international, quel que soit son titre, sa sorte, son origine et sa source. Nous sommes contre le terrorisme international et travaillons à le combattre ». Il a ajouté que même si le Conseil de sécurité et l’Assemblée générale ne réussissent pas à imposer leur position sur Israël, y compris l’annexion de Jérusalem Est, « nous n’adopterons ni le terrorisme ni la violence » (Wafa, 20 septembre 2017).
  • L’Autorité Palestinienne s’oppose-t-elle en effet au terrorisme de toutes sortes ? Le terrorisme populaire (la « résistance populaire ») est-il non violent et pratiqué pacifiquement ? Le terrorisme populaire, soutenu par l’AP, comprend des fusillades, des attaques à l’arme blanche et à la voiture bélier et des tirs de pierres et de cocktails Molotov, qui ne peuvent en aucun cas être qualifiés de « résistance populaire » menée de manière non-violente. Ce terrorisme a eu lieu depuis le déclenchement de la vague de terrorisme populaire en Octobre 2015, et à ce jour, 59 Israéliens ont été tués. Le nombre d’Israéliens tués à la suite du terrorisme populaire au cours des huit dernières années est de 109. La plupart des victimes sont des civils, les autres étant des membres des forces de sécurité.
  • Il ne s’agit donc pas d’une « résistance populaire » non-violente, comme le prétend Abbas, mais d’un terrorisme populaire violent et meurtrier qui dure depuis des années en Judée-Samarie et en Israël. Ce terrorisme, qui coûte un lourd tribut à Israël, est soutenu par l’Autorité Palestinienne et le Fatah et s’accompagne d’une campagne politique, de propagande et juridique en cours contre Israël sur la scène internationale.
Est-il possible de définir le profil des auteurs du terrorisme populaire ?
  • Le 26 septembre 2017, une fusillade a été menée près d’Har Adar, au Nord-Ouest de Jérusalem. Trois Israéliens ont été tués et un autre a été grièvement blessé. Le terroriste auteur de la fusillade était Nimr Mahmoud Ahmad Jamal, un habitant de Beit Surik, à l’Est d’Har Adar, qui travaillait à Har Adar et connaissait même les habitants.
  • Le terroriste qui a perpétré l’attaque était un adulte (37 ans), père de quatre enfants, sans antécédents de sécurité. Il a apparemment mené l’attaque sans la participation d’organisations terroristes, bien qu’il ait pu avoir des collaborateurs. Il avait un permis de travail légal dans la région de la ligne de démarcation en Judée-Samarie et avait des antécédents de violence familiale grave (sa femme avait fui plusieurs semaines avant l’attaque terroriste en Jordanie et l’avait laissé avec ses quatre enfants).
  • Ce profil ne correspond pas au profil commun des auteurs des attentats terroristes populaires depuis le début de la vague d’attentats en Octobre 2015 et n’est notamment pas compatible avec l’âge moyen des assaillants. Selon les enquêtes menées par le Centre d’information sur les auteurs des attentats terroristes (Octobre-Avril 2017), la plupart étaient de jeunes garçons, certains étudiants ou sans emploi, non liés à une quelconque organisation terroriste. De plus, l’auteur de l’attaque terroriste d’Har Adar avait un permis de travail, tandis que d’autres terroristes qui ont perpétré des attaques terroristes en Israël étaient illégalement présents dans le pays.
  • Cependant, le jeune âge ne caractérise pas tous les auteurs des attaques terroristes populaires. Parmi les auteurs figuraient des cas exceptionnels de terroristes âgés de 30 ans et plus. Parmi eux se trouvaient des terroristes hommes et femmes, des pères et des mères de famille, et même une grand-mère. Par exemple, le 22 août 2017, une Palestinienne de 30 ans, mère de quatre enfants, a tenté une attaque près de la Porte de Damas à Jérusalem. Tharat Salman al-Sha’rawi, 72 ans, mère de cinq enfants, a tenté, le 6 novembre 2015, d’écraser des soldats de Tsahal sous le pont Halhul (au Nord de Hébron)[5].
 Avis de décès publié par le Hamas après la mort de Tharat Salman al-Sha'rawi (Page Facebook du mouvement islamique de Naplouse, 6 novembre 2015)   La terroriste Tharat Salman al-Sha'rawi (Twitter, 6 novembre 2015).
Droite : La terroriste Tharat Salman al-Sha’rawi (Twitter, 6 novembre 2015). Gauche : Avis de décès publié par le Hamas après la mort de Tharat Salman al-Sha’rawi (Page Facebook du mouvement islamique de Naplouse, 6 novembre 2015)
  • D’autre part, d’autres aspects du terroriste d’Har Adar sont similaires à ceux de terroristes qui ont perpétré des actes de terrorisme populaire. Comme eux, il n’appartenait apparemment pas à une organisation terroriste organisée (Hamas ou toute autre organisation) et sa motivation ne reposait pas sur une idéologie anti-israélienne organisée, nationale ou religieuse, mais sur des motifs personnels. Le poids des considérations personnelles a caractérisé de nombreux terroristes dans le passé. Ces considérations comprennent des problèmes familiaux, la frustration personnelle sur fond de chômage ou de travail non-approprié, la discrimination fondée sur le sexe et le désir des femmes d’échapper aux difficultés quotidiennes en devenant un martyr, se voir promettre le paradis et recevoir des prestations de l’AP[6].
  • En résumé: Le profil de l’auteur de l’attaque d’Har Adar est différent de celui de la plupart des auteurs d’attaques terroristes populaires, principalement en raison de son âge relativement avancé, de son statut de père de quatre enfants et de son permis de travail. D’un autre côté, les terroristes qui ont perpétré des attentats terroristes dans le passé ont des caractéristiques similaires, principalement le poids des considérations personnelles. Les informations accumulées jusqu’ici (qui nécessitent une enquête plus approfondie) indiquent qu’un grand nombre des auteurs d’attaques ont des caractéristiques similaires, mais il y a des « cas exceptionnels », dont le terroriste d’Har Adar.
Caractéristiques du soutien de l’AP et du Fatah au terrorisme populaire

La résistance populaire, c’est-à-dire le terrorisme populaire, est une composante importante de la politique de l’Autorité Palestinienne et du Fatah envers Israël. De ce fait, l’Autorité Palestinienne et le Fatah soutiennent systématiquement le terrorisme populaire à la fois au niveau de la propagande et au niveau pratique. Selon nous, l’incitation grave qui accompagne le terrorisme populaire n’est pas un phénomène autonome, mais le résultat du soutien aux stratégies de résistance populaire basées sur un ethos palestinien profondément enraciné (voir ci-dessous). Par conséquent, afin de mettre fin à l’incitation ou de réduire significativement sa portée, l’AP et le Fatah doivent cesser de soutenir la violence et le terrorisme.

Le domaine de la propagande
  • Ci-après quelques caractéristiques du soutien de l’AP et du Fatah au terrorisme populaire dans le domaine de la propagande[7]:
    • Première caractéristique : S’abstenir de condamner les attaques terroristes contre Israël : L’Autorité Palestinienne, qui affirme que la « résistance populaire » n’est pas violente, s’abstient généralement de condamner les attaques terroristes meurtrières contre Israël, même lorsqu’elles sont menées en Israël, ou les attaques qui causent la mort de civils ou celles ayant des caractéristiques « d’attaques militaires » plutôt que de « résistance populaire ». En général, Mahmoud Abbas s’abstient de condamner les attaques terroristes populaires, excepté dans des cas exceptionnels, où la condamnation a été formulée dans un langage faible, reliant l’attaque à des accusations contre Israël.
    • Ainsi :
      • Après les tirs sur le Mont du Temple le 14 juillet 2017 (trois morts), Abbas a condamné l’attaque. Dans une conversation avec le Premier ministre israélien, il a déclaré qu’il s’opposait à la résistance violente, en particulier dans les lieux de culte. Mais il a en même temps condamné la fermeture du Mont du Temple pour la prière, adoptée pour des raisons de sécurité par Israël suite à l’attaque, et a appelé à la réouverture du Mont du Temple (Agence de presse Wafa, 14 juillet 2017).
      • Nabil Abu Rudeina, porte-parole du bureau d’Abbas, a condamné en son nom l’attaque d’Har Adar. Mais la condamnation a été faite trois jours après l’attaque, et non directement par Mahmoud Abbas, et le libellé de la condamnation était modéré et critiquait les actions d’Israël. Nabil Rudeina a déclaré que « la position du président [Mahmoud] Abbas est une condamnation de la violence, y compris l’action (d’Har Adar) et des actes de violence (quelle que soit leur origine) » (Ma’an, Danya al-Watan, 29 septembre 2017).
    • Deuxième caractéristique : Incitation et parfois même appel direct à mener des attaques sur les réseaux sociaux du Fatah : Sur ces réseaux, l’incitation au terrorisme et à la violence est plus flagrante et directe que dans les médias établis. Cette incitation s’ajoute à l’incitation au terrorisme dans les médias du Hamas et, ensemble, elles contribuent à une atmosphère publique qui encourage le terrorisme et la violence. Contrairement au Hamas et au Fatah, l’Autorité Palestinienne s’abstient d’appeler spécifiquement au massacre des Israéliens, du moins pas dans les médias traditionnels (journaux, radio, télévision).
    • Troisième caractéristique : Eloges dans les médias palestiniens, également identifiés avec l’Autorité Palestinienne, des attaques terroristes populaires et de leurs auteurs, tout en diffamant Israël :
      • Les médias palestiniens, y compris les médias affiliés à l’AP, rendent hommage aux auteurs des attaques. Après l’attaque d’Har Adar, la page officielle du Fatah a publié une photo du terroriste. Les internautes ont répondu par des mots d’encouragement au terroriste : « Gloire au chahid », « Qu’Allah lui accorde miséricorde » et « Qu’il reste en paix au paradis » (Page Facebook officielle du Fatah, 26 septembre 2017).
      • Les médias palestiniens affirment systématiquement qu’Israël « exécute » des Palestiniens innocents. L’AP et le Fatah ont tendance à imputer à Israël la responsabilité de la mort des terroristes tout en ignorant complètement le lien entre le résultat (la mort, le suicide) et la cause (tentative d’attaque).
      • Par exemple, après la fusillade mortelle d’Har Adar (qui a tué trois Israéliens), Munir al-Rajoub, chef du bureau d’information du Fatah, a accusé Israël d’être responsable de l’attaque. Il a dit que seul Israël est responsable des représailles des Palestiniens à la lumière des actions prises contre le peuple palestinien (Page Facebook PMDSN, 26 septembre 2017). En outre, les médias palestiniens font fréquemment état de fausses allégations des familles de terroristes tués dans des attaques terroristes (les attentats à la voiture bélier étant présentés comme des accidents de la route).
    • Quatrième caractéristique: Félicitations publiques au terrorisme populaire par des responsables du Fatah : Les militants du Fatah félicitent publiquement la « résistance populaire », les violences perpétrées et les auteurs des attentats. Parmi eux, Sultan Abu al-‘Einin et Jibril Rajoub, qui, en Octobre 2015, au sommet des attaques terroristes populaires, ont salué les attaques et leurs auteurs, soutenant ainsi la vague de terrorisme populaire qui a atteint son apogée ce mois-ci.
    • Cinquième caractéristique : Les hauts responsables de l’AP et du Fatah participent aux funérailles des terroristes et rendent visite aux membres de leur famille, ce qui envoie un message clair de soutien de l’Autorité Palestinienne et du Fatah aux terroristes et à leurs familles. Certains des terroristes ont eu droit à des funérailles « d’Etat », dans lesquelles le corps du terroriste a été transporté par des membres des forces de sécurité.
    • Sixième caractéristique : encouragement au culte des martyrs :
      • L’Autorité Palestinienne et le Fatah cultivent le culte des chahids, qui ont été tués au cours des décennies de terreur palestinienne. Le culte de la mémoire des chahids et le fait de les transformer en modèles est un phénomène constant dans la société et la politique palestiniennes, qui accompagne la conduite palestinienne pendant la période de terrorisme populaire. La commémoration des chahids se retrouve également dans les écoles et s’exprime dans l’éducation formelle et informelle de la jeune génération. Ces chahids deviennent un modèle et un sujet d’admiration dans la société palestinienne, y compris parmi les jeunes, le « noyau dur » des auteurs du terrorisme populaire.
      • Un exemple clair du culte des martyrs mené par le Fatah et l’Autorité Palestinienne est le culte de Dalal al-Mughrabi. Cette terroriste du Fatah a participé au massacre de la Route côtière en 1978, qui a tué 35 Israéliens et blessé 71, dont 12 enfants. Depuis, al-Mughrabi est devenue une héroïne Des cérémonies commémoratives sont organisées chaque année avec la participation de représentants de l’Autorité Palestinienne et du Fatah[8].
      • Le 15 mai 2017, un centre pour femmes et jeunes a été inauguré dans le village de Barqa (Nord-Ouest de Naplouse), financé par les gouvernements de Norvège, de Suisse, de Suède et des Pays-Bas. Le centre a été nommé en mémoire de Dalal al-Mughrabi. Lors de l’inauguration, un membre du conseil du village a indiqué qu’il se concentrerait sur l’histoire de la lutte de la chahid Dalal al-Mughrabi et la présenterait aux groupes de jeunes (Agence de presse Ma’an, 15 mai 2017). Les gouvernements européens qui ont financé le projet ont annoncé le 21 août 2017 qu’ils cesseraient de financer le projet et lanceraient une enquête pour déterminer la manière dont les fonds ont été utilisés dans le passé par l’organisation anti-israélienne WATC.[9]
    • Septième caractéristique : Culture de la haine d’Israël dans les médias palestiniens:
      • Les médias palestiniens, y compris ceux de l’Autorité Palestinienne et du Fatah, sont saturés de haine pour Israël. Cette haine alimente le terrorisme populaire et alimente les terroristes qui mènent les attaques terroristes populaires. L’incitation à la haine consiste à diaboliser Israël en le blâmant de tous les maux des Palestiniens, de la société arabe et du Moyen-Orient.
      • Au-delà de cela, la haine d’Israël est le résultat d’un ethos palestinien qui accompagne le mouvement national palestinien, sur la base duquel la génération actuelle et les générations précédentes ont été éduquées. Les principales composantes de cette éthique sont l’insistance sur le « droit au retour » des réfugiés palestiniens dans leurs foyers en Israël, le déni de l’existence d’un peuple juif, le déni du lien juif avec la Terre d’Israël, le déni d’un lien des juifs avec le Mont du Temple (y compris le Mur occidental). Tout cela conduit à une culture de la haine envers l’Etat d’Israël et le peuple juif et contraste fortement avec l’affirmation de Mahmoud Abbas selon laquelle les Palestiniens éduquent leurs enfants à une culture de paix.[10]
      • Cet ethos est intégré dans les manuels palestiniens et l’éducation informelle dans les écoles. Les médias palestiniens traitent de la culture de cette éthique et, plus d’une fois, cela alimente la haine envers Israël. L’UNRWA, qui gère des écoles dans les camps de réfugiés, s’est engagée à utiliser des manuels de l’AP reflétant l’éthique palestinienne haineuse d’Israël. L’idéologie islamique radicale du Hamas et la perception d’une lutte armée contre Israël se reflètent également dans l’éducation dans la bande de Gaza. Les tentatives de l’UNRWA de modifier le contenu des manuels scolaires palestiniens ont été torpillées par le ministère de l’Education de l’Autorité Palestinienne et par le Hamas.[11] On peut supposer que même si le Hamas remet au gouvernement palestinien la gestion des institutions officielles de la bande de Gaza, il n’y aura pas de changement dans l’éducation formelle et informelle dans la bande de Gaza.

En conséquence, une jeune génération palestinienne, hostile à Israël, est en train d’émerger et est constamment confrontée à des frictions violentes avec les forces de sécurité israéliennes opérant en Judée-Samarie (ces lieux de friction servent de centres d’attaques terroristes). Il n’est pas étonnant que parmi les auteurs du terrorisme populaire se trouvent de jeunes garçons, dont certains sont des écoliers, qui ont perpétré seuls des attaques à la suite d’une décision personnelle et spontanée, au-delà des considérations personnelles de chacune des opérations. Nous croyons que ces jeunes ont été fortement influencés par l’incitation et l’éducation formelle et informelle, et le soutien massif au terrorisme populaire dans le leadership palestinien et le public palestinien.

Le soutien concret
  • Le soutien de l’AP au terrorisme populaire (la « résistance populaire ») s’exprime notamment par l’aide financière généreuse aux terroristes qui purgent des peines pour des actes de terrorisme, aux prisonniers libérés et aux familles des martyrs.  
  • Selon le ministère des Finances de l’Autorité Palestinienne, au cours de l’année 2016, année record du terrorisme populaire, ce soutien a été estimé à un montant de 1152 millions d’euros. Ce montant représente environ 6,9% du budget total de l’AP et 29,6% de l’aide étrangère. L’AP a inscrit ces paiements dans une série de lois et de décrets du gouvernement. En Mai 2014, l’AP a transféré les paiements effectués par le ministère des Affaires de prisonniers au Comité des prisonniers de l’OLP. Cette mesure vise à réduire la pression exercée sur l’AP et à induire en erreur les pays donateurs, qui se sont plaints que leurs fonds d’aide sont utilisés pour financer le terrorisme[12].
  • Dans les contacts diplomatiques entre l’Autorité Palestinienne et les États-Unis après l’élection du Président Trump, l’administration américaine a d’abord pensé que la direction palestinienne avait changé sa politique et que les Palestiniens avaient l’intention d’arrêter les paiements aux terroristes condamnés à des peines d’emprisonnement. Les Américains ont rapidement compris leur erreur, Abbas et l’AP étant farouchement opposés à l’arrêt des paiements.
  • Lors d’une réunion à Ramallah avec Abbas (21 juin 2017), l’envoyé spécial du Président américain au Proche-Orient Jason Greenblatt et le conseiller principal du Président américain Jared Kouchner ont à nouveau soulevé la question des paiements aux terroristes transférés par l’Autorité Palestinienne. Abbas a rejeté la demande d’arrêt des paiements, affirmant que la question était une question palestinienne interne, avec un aspect social. Issa Qaraqi, président de l’autorité des prisonniers, a déclaré que les paiements aux prisonniers et aux familles de chahids et des blessés étaient obligatoires[13].

Abbas (au centre) rencontre dans son bureau de Ramallah Jared Kushner, le conseiller principal du Président américain. Droite : Saeb Erekat, secrétaire du Comité exécutif de l'OLP; Majed Faraj, chef de l'état-major palestinien. Gauche : Jason Greenblatt, l'envoyé spécial des États-Unis au Moyen-Orient; Donald Blum, le consul des Etats-Unis à Jérusalem (Agence de presse Wafa, 21 juin 2017)
Abbas (au centre) rencontre dans son bureau de Ramallah Jared Kushner, le conseiller principal du Président américain. Droite : Saeb Erekat, secrétaire du Comité exécutif de l’OLP; Majed Faraj, chef de l’état-major palestinien. Gauche : Jason Greenblatt, l’envoyé spécial des États-Unis au Moyen-Orient; Donald Blum, le consul des Etats-Unis à Jérusalem (Agence de presse Wafa, 21 juin 2017)

  • A ce sujet, Hussam Zomlot, représentant de l’OLP à Washington, a déclaré lors d’un discours à la réunion annuelle de la « conférence arabo-américaine de lutte contre la discrimination » (ADC) qu’une loi a été soumise au vote du Congrès qui prévoit des coupures de budget aux Palestiniens afin de faire pression sur l’Autorité Palestinienne pour arrêter l’aide aux familles des prisonniers et des chahids. Zomlot a affirmé que l’engagement de la direction palestinienne envers les familles des prisonniers et des chahids dépasse toute considération, et que l’AP ne réduira pas son budget à ce sujet (Ma’an, 26 septembre 2017).

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